
Répondre en peinture, répondre par et avec la peinture. Les œuvres d’Erika Schwinte ne figurent pas — même si parfois un motif peut apparaître — elles répondent. À quoi, Aux sollicitations du visible, à la nature, à ce qui suscite un désir de peintures, à des rencontres aussi d’où peut naitre un dialogue. Il s’agit donc de sensations, d’abord celles transmises par la nature, face aux paysages, notamment ceux de la Drôme où elle réside. Ce dialogue peut aussi prendre une forme plus directe, qu’il s’agisse de musique, avec récemment une œuvre réalisée durant le concert d’un trio à corde, ou encore du texte, en intervenant directement sur les pages de livres de poésies, enfin de la céramique. Comme pour Sillon, le projet Fabuler’. La relation qui se matérialise alors dans l’espace d’exposition fait écho à une dimension plus intrinsèque de la démarche d’Erika Schwinte où les passages et correspondances entre peinture et céramique jouent un rôle essentiel. L’artiste a en effet interrompu ses études aux Beaux-Arts de Grenoble en 2004 pour séjourner en Chine brodées et se former à la céramique qu’elle pratiqua par la peinture. Aujourd’hui, ses peintures commencent par une forme sculpturale, pensée en trois dimensions avant de se transposer dans la planéité de la toile. Ensuite, les formes colorées s’entre-mêlent, se superposent, la matière qui s’entre-mêlent, se superposent, la matière qui est souvent épaisse garde la trace des gestes.
Si la peinture d’Erika Schwinte est une affaire de sensations et de réponses, elle s’inscrit dans une histoire de la peinture abstraite.
Romain Mathieu